Vétérinaire praticien rural

L’entretien avec le Dr Jean-Marie NICOL, vétérinaire praticien rural à Châteaubriant (44 110), s’est déroulé le 22 février 2018. Le Dr J-M. NICOL exerce exclusivement en médecine rurale dans un cabinet comprenant trois associés (lui-même et 2 praticiens canins) et 2 vétérinaires salariés en médecine rurale. La clientèle est essentiellement constituée d’éleveurs bovins (60% laitiers, 40% viande). Le Dr J-M. NICOL, parallèlement à son investissement dans la pratique rurale, a progressivement développé des actions d’information et de formation à la fois vis-à-vis de la profession vétérinaire et des éleveurs.

  • I. METIER

1) Parcours professionnel

Diplômé de l’ENV de Toulouse en 1976, après une courte période d’apprentissage en rurale dans la région toulousaine il se fixe, par hasard, à Châteaubriant en association dans une clientèle existante. À partir de 1993, il rédige une feuille mensuelle d’information destinée aux éleveurs de sa clientèle, puis des articles dans des journaux professionnels de l’élevage ; il constitue au fil du temps une base photographique et bibliographique conséquente de cas cliniques (40 000 photos à ce jour). Depuis 10 ans, il effectue des formations auprès des éleveurs (contrôle laitier …). En 2006, il crée avec un confrère le site VETOFOCUS dédié à la profession vétérinaire (présentations et discussions en ligne de cas cliniques, 17 000 vétérinaires et étudiants inscrits). Il achève actuellement un ouvrage pratique de prévention sanitaire, sorte de boîte à outils destinée aux éleveurs.

2) Activités

Pour s’investir pleinement à la fois dans son temps plein de clientèle et dans ses activités de formation, il a fait le choix de déléguer au maximum les activités de gestion du cabinet.

  • II. ACTEUR DE LA S.P.V.

1) Sa contribution

Le Dr J-M. NICOL mène objectivement des actions de SPV au travers de ses activités en santé et protection animales. Cependant, la SPV ne constitue pas pour lui un objectif direct, ni même explicite. Son principal moteur, notamment au travers de ses activités pédagogiques, est de « relever le niveau sanitaire des éleveurs, car ils ont un permis de tuer passivement » ; puisqu’on les autorise à certains actes et soins sur leurs animaux, il faut qu’ils le « fassent bien ». De même, il agit en protection animale avec l’objectif de réduire la mortalité et que l’éleveur s’adapte mieux aux besoins de l’animal ; l’objectif direct est à la fois le bien-être de l’animal et … « celui du vétérinaire ».

2) Ses relations avec d’autres acteurs de SPV

Bien qu’ayant participé pendant 25 ans au réseau SNGTV, il s’en est éloigné, accaparé par d’autres activités.

  • III. SON ECLAIRAGE SUR LA SPV

Le Dr J-M. NICOL estime que, à la différence de certains autres pays où les éleveurs sont pourtant plutôt mieux formés, le vétérinaire français a vu peu à peu ses prérogatives diminuer et a dû lutter pour défendre son territoire. La situation actuelle est celle de la désertification rurale par les vétérinaires, relégués aux actes d’urgence. Les solutions passent pour lui par : une meilleure préparation des vétérinaires à la rurale, une autre gouvernance et la nécessité de monter le niveau sanitaire des éleveurs, encore trop attachés aux « médicaments miracles » au détriment des actions de prévention de la santé globale et du suivi dans leur élevage.

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