Vétérinaire praticien canin

L’entretien avec le Dr Patrice AUTRET, vétérinaire praticien canin, s’est déroulé le 2 mars 2018. Le Dr P. AUTRET exerce dans deux cabinets de médecine canine comprenant 2 associés, dont lui-même, et 3 vétérinaires salariés, situés à La Chapelle-sur-Erdre (44240) et à Sucé-sur-Erdre, communes de la périphérie de Nantes proches d’ONIRIS.

  • I. METIER

1) Parcours professionnel

Diplômé de l’ENV de Nantes en 1991 et d’un CES de traumatologie- orthopédie, il s’installe rapidement en clientèle canine à La Chapelle-sur-Erdre. La clinique est investie dans la protection animale, le Dr P. AUTRET ayant pendant plusieurs années effectué la chirurgie des animaux blessés recueillis à la SPA. Le Dr P. AUTRET accorde sa priorité aux soins des animaux et entretient en permanence sa bibliographie scientifique ; il observe des évolutions importantes dans son exercice : une moindre implication des stagiaires étudiants vétérinaires qu’il reçoit en grand nombre, la tendance générale à multiplier des examens complémentaires au détriment de l’examen clinique, le poids croissant de la gestion des ressources humaines au sein du cabinet lié à la progression du salariat parmi les jeunes vétérinaires.

2) Activités

Le Dr P. AUTRET consacre 90 % de son activité aux consultations, chirurgie et soins, la gestion du cabinet étant faite sur les jours de repos.

  • II. ACTEUR DE LA S.P.V.

1) Sa contribution

Le Dr P. AUTRET analyse sa contribution à la SPV selon quatre volets. Il place en premier l’éducation sanitaire apportée aux clients à la faveur des explications médicales qui leur sont apportées sur les troubles de leur animal, certains découvrant alors des éléments de base du fonctionnement physiologique humain. Le second volet porte sur la protection animale qui répond chez lui à une vocation qui lui a fait choisir son métier ; cette valence est progressivement accrue par le poids que représente l’attachement des propriétaires à leur animal, notamment chez les personnes âgées ou fragilisées. Le troisième volet porte sur la prévention et la surveillance des zoonoses dans une perspective « One health » : zoonoses parasitaires, avec une inquiétude particulière sur les maladies vectorielles en plein développement, rage qui reste très présente à l’esprit compte tenu des importations de pays contaminés. Le quatrième volet concerne l’apport du vétérinaire en matière de prévention des morsures. A la différence de la pratique rurale, l’emploi des médicaments vétérinaires canins ne lui semble pas pour l’instant constituer un risque pour la santé publique.

2) Ses relations avec d’autres acteurs de SPV

Le Dr P. AUTRET ne se sent pas inscrit dans un réseau vétérinaire. Il regrette que la formation, qui autrefois rassemblait, subisse actuellement un éclatement lié à l’intervention de sous-traitants privés qui la transforment en « business ».

  • III. SON ECLAIRAGE SUR LA SPV

Le Dr P. AUTRET estime que le « mandat sanitaire » qui accompagne l’exercice libéral, et qu’il considère comme un honneur, n’est pas assez reconnu par les collectivités pour les vétérinaires canins, à la différence des vétérinaires ruraux. Il s’inquiète de l’affaiblissement des effectifs dans les Services de l’État et des vidéos tournées dans les abattoirs qui témoignent de contrôles insuffisants pour la protection des animaux.

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