Le métier de Directeur qualité, sécurité, environnement

Philippe ROHMER est aujourd’hui Directeur qualité, sécurité, environnement du groupe CECAB (coopérative agricole multifilières).

“Pourquoi avoir mis un terme à votre métier de vétérinaire clinicien ?”

J’ai en effet exercé en tant qu’associé dans un cabinet rural au nord de la Bretagne pendant 7 ans. La clientèle était essentiellement composée de petites exploitations tenues par des éleveurs âgés. L’arrivée des quotas laitiers et des montants compensatoires a fortement impacté ces élevages. Beaucoup d’exploitants âgés ont alors saisi l’opportunité qui leur était offerte avec les primes de départ en retraite. Cette baisse de clientèle a été accentuée par l’arrivée de vétérinaires salariés par les coopératives pour les éleveurs de porcs. Et, malgré une diversification vers l’équine et la canine, le contexte économique restait incertain.

En parallèle, j’avais commencé à ressentir une certaine lassitude du métier. Alors que les études vétérinaires nécessitent un constant effort de réflexion, je me suis retrouvé déçu par un quotidien routinier où les gestes sont souvent répétitifs.

Pour ces raisons, je suis parti comme chargé de qualité à la CECAB dans la branche aval (viandes, oeufs, conserves).

“Pourquoi avoir choisi l’industrie agro-alimentaire ?”

Tout simplement parce que j’avais de la famille dans l’industrie agro-alimentaire et que le milieu m’était connu. C’est aussi comme ça que j’ai eu l’opportunité de décrocher ce premier poste de conseiller sur les normes ISO et l’HACCP.

Au final, ce fut un pari. Pour eux, comme pour moi car rien ne prouvait que j’étais en mesure d’occuper ce poste. Mais heureusement notre formation de vétérinaire permet une adaptabilité facile. En plus, j’ai vite constaté que la démarche intellectuelle du vétérinaire, diagnostic– solution –décision, est très appréciée.

“Qu’est ce que le travail en industrie vous a apporté ?”

Le travail en équipe. Un vétérinaire en clientèle rurale travaille seul, un peu comme un loup solitaire. Cela ne fonctionne pas du tout comme ça en entreprise. Même si j’avoue avoir eu parfois un peu de mal à changer mes habitudes, l’esprit collectif et le travail en équipe étaient ce que je recherchais.

“Pouvez-vous nous parler de votre métier actuel ?”

Je suis directeur qualité, sécurité, environnement du groupe CECAB. C’est un poste que j’ai eu l’opportunité de créer il y a maintenant cinq ans. Je manage une petite équipe en centrale qui appuie les usines dans ces trois domaines. En routine, nous assurons la veille réglementaire comme le lancement de grands chantiers comme, par exemple, la diminution de la consommation d’énergie en environnement. Je suis également en charge de la gestion des situations de crise qui surviennent dans mon champ de compétences : dioxine, fièvre aphteuse, influenza aviaire…

Je me rends compte que le caractère multipolaire de mes missions me facilite la tâche avec les directeurs d’usines. En effet, lorsque j’étais uniquement chargé de la qualité, j’avais moins d’interactions avec eux et ma légitimité en était amoindrie.

“Que vous a apporté votre formation de vétérinaire ?”

Encore une fois, l’adaptabilité! Aujourd’hui, 70% de mon temps est consacré à la sécurité des personnes. Or, c’est un sujet que j’ai découvert il y a cinq ans…

Cependant, j’ai l’impression que la casquette de vétérinaire nous dessert parfois notamment pour accéder aux secteurs économiques.

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